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Analyse comparée des cas de successions héréditaires au Sénégal et au Gabon

Assistants de recherche:

Marie-Renée Faye, Ida Ahoueya Ep. Klissou, Rosie Kasongo, Khadija Sow

Élections présidentielles 2007, Dakar, Sénégal ©Marie Brossier

Pourquoi certaines successions héréditaires aboutissent-elles tandis que d’autres échouent ? Que cela nous apprend-t-il des trajectoires d’institutionnalisation du pouvoir? Ce deuxième volet de mon programme sur les dynasties vise à identifier les conditions de possibilité et de formation d’une succession héréditaire. J’ai choisi de comparer, de manière systématique, un cas d’échec (Sénégal) et un cas de réussite (Gabon) à partir de deux études de cas simples travaillées de manière qualitative et ethnographique (recherches documentaires, archives, entretiens, observations).
Ces deux pays, issus de la domination coloniale française, ont vu leur trajectoire diverger rapidement, après une période de personnalisation du pouvoir qui laisse rapidement place à une libéralisation progressive (dès 1974) au Sénégal, contrairement au Gabon qui voit le pouvoir personnel de Omar Bongo s’inscrire dans la durée (1967—2009). Les deux pays ont connu, dans les années 2000, des tentatives de transmission familiale du pouvoir politique au sein d’une même famille politique à la tête de l’État : l’une s’est réalisée et ce, de manière continue (Omar à Ali Bongo au Gabon en 2009) ; l’autre a échouée (Abdoulaye à Karim Wade au Sénégal entre 2000 et 2019). Les deux héritiers biologiques se sont engagés, d’une part, dans un processus de légitimation qui repose autant sur la valorisation de leurs compétences politiques que sur leur filiation avec le président défunt comme gage de stabilité, et d’autre part, dans des guerres fratricides au sein du parti avec les héritier-e-s biologiques et politiques revendiquant chacun l’héritage du père.

Élections présidentielles 2007, Dakar Plateau, Sénégal ©Marie Brossier